Namasté mes amis! Nous prenons le train aujourd'hui pour Paris, et décollons destination Katmandou mercredi 1. Le Népal est situé entre l'Inde et la Chine à 7426km de Paris. Une grande partie de la chaîne de l'himalaya se situe dans ce pays. Notamment la plupart des 14 sommets les plus hauts du monde, à plus de 8000m!
Une fois à Katmandou, et après avoir réglé les quelques soucis logistiques (achat d'une carte, d'un permis de trek..) nous aurons le droit à 5 à 7h de bus pour faire un peu plus de 100km...J'adore le ratio...Il faut le traduire par: route empierrée, passage à gué, troupeau de yack barrant la route...bref on peut imaginer rapidement que l'aventure aura déja commencé...Notre départ se situe au village de Besisahar, nous mettrons le cap sur Pokara en contournant le massif des Annapurnas (pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué..). Environ 8000m de dénivelé, 350km et de la haute altitude sont au programme.
Notre trek emprunte une "haute route" faisant le tour des Annapurnas (plusieurs sommets dont l'Annapurna 1 qui culmine à 8091m). Nous allons donc marcher sur près de 17 jours en passant le col du Thorung la à 5416m! Le trek ne présente aucune difficulté majeure si ce n'est l'altitude et donc le froid. Mais aucune technique alpine (encordement, crampons...) ne sera utilisé. Nous passerons aussi à coté du Dhaulagiri (8167m) en descendant une des plus grande vallée désertique de la planète qui a été creusée par la rivière Kali gandaki. Apparament il y a souvent du vent à decorner les yacks...
Voilà pour le succint topo, j'essaierai de mettre à jour le blog si l'accès à internet se présentera. Autant dire pas souvent pendant le trek...
Dimanche 28 septembre 2008 Avec mon sac et ma doudoune
Ca fait un bout de temps que l'idée de faire une voie en solitaire me tarode l'esprit... Alors pour un premier "vrai" solo j'ai choisi l'Obiou! J'ai donc enchainé la variante du couloir Paul Arthaud (AD-, 350m) avec la Marie Thérese (TD-, 140m) pour sortir au sommet en pleine brume...
Le réveil sonne à 5h30 et je ne suis pas du tout déterminé à me lever... A 7h je laisse la voiture au parking et vois 2 frontales remonter de la forêt en contrebas...Les deux personnes hesitantes après la barrière, je déboule derrière eux et leur dit: "Si vous allez à l'Obiou, c'est par là" et je me faufile sur le chemin. En remontant la crête le jour se lève et j'aperçois l'Obiou pris dans un gros nuage gris...Pas très accueillant aujourd'hui.. J'arrive au pied du couloir après 1h30 de marche et une traversée dans un pierrier givré. Je m'équipe et vois les deux égarés de ce matin remonté le pierrier. Leur présence me rassure mais me dérange énormément à la fois...tel un merdeux pris sur le vif juste avant une connerie, je file dans la voie. Je ne les reverrai pas dans la Paul Arthaud... Premiers pas d'escalade ..il me faut peu de temps pour comprendre qu'une fine couche de neige et de gél recouvre le rocher qui lui est sec...Il va y avoir du sport...Tant mieux il fait plutôt froid..
A 11h30 je suis au pied de la voie Marie Thérèse, une toute autre ambiance: soleil, foule sur la voie normale à 500m, et surtout une voie raide! Je me lance, chaussons au pied cette fois ci, et mon assurage est très fluide, comme si un compagnon de cordée me donnait du mou à ma guise. Comme la voie est verticale la corde frotte moins et ne se bloque pas. Je profite vraiment des pas d'escalade comme si j'étais en couenne! Par contre les remontées sur corde fixe sont violentes...je ne suis pas encore trop rodé pour ça...J'en chie... Le brouillard vient me ceuillir en plein milieu de la voie...Je commence à en avoir l'habitude de cette purée de poids...Je libère toute les longueurs sauf le 6a athlétique...où j'ai opté pour l'option "pendu comme un murçon"... Je suis au dernier relais, je me retiens de regarder le sommet par dessus le mur car il faut encore aller chercher le sac...Et là, en descendant j'aperçois 2 grimpeurs au milieu de la voie sous mes pieds! ceux de ce matin? d'autres? Il est 14h et je me redresse enfin sur le plateau sommital en plein brouillard, j'ai vraiment les boules, cette année le tourisme sommital est difficile... Je me dirige vers un bivouac pour m'abriter du froid. Un gars vient me demander si j'ai du feu, je lui dit que non. "Et ton compagnon?" - "Ben...je suis seul..." - "A c'est toi qui était dans le 6a?"....
C'est un grand moment et je savoure pleinement cette réussite à laquelle je goutte pour la première fois!
Comme aujourd'hui c'était un peu "à la carte", je prend en dessert le sommet du Malpasset, et par chance la brume se lève et j'aperçois la face nord, le Bonnet de l'évêque et le Rattier. La descente m'est difficile j'ai vraiment mal au pied droit (j'ai une coupure sous la plante du pied...)
16h30 je claque la porte de la voiture et repars content d'avoir vecu une sacrée expérience et avec dans la tête des images et des moments forts qui me resterons.
Après notre arrêt par la douane à l'entrée du Valgaudemard (si si ils viennent se perdre ici...) nous montons dans les nuages au refuge de l'Olan. Nous passons une soirée agréable avec 2 gars du Dévoluy très sympas (ils nous on payé le coup de rouge! A des vrais du Dévo). J'apprends, en discutant avec un, que ce dernier est aussi charpentier! Nous avons donc eu matière à discussion entre les sommet du Dévoluy et ce métier dans la charpente. A la fin du repas aux chandelles, je vais tester le bouton interrupteur à l'entrée du refuge, celui que je "zyeute" depuis l'apéro...Et la lumière fut, certes un peu tard...(merci aux panneaux solaire!)
Pour nos compagnons ça sera la cîme du vallon le lendemain, et pour nous "Ours qui fouille" (TD+, 350m) sur le pilier nounours.
Une grasse matinée ce n'est pas de refus! Nous nous levons à 7h30! La marche d'approche se fait dans le brouillard...J'essaye de me rappeler l'accès au pied du pilier quand j'y étais allé avec Victor pour faire la voie d'à coté: sentinelle rouge.
Le brouillard se lève et laisse apparaître le pilier, c'est magnifique! Mais la brume reprend vite le dessus..
Pour vous dire nous n'avons pas aperçu l'Olan du week end...les boules...
L'ambiance est plutôt froide, je décide de grimper avec ma doudoune et les mitaines (je verrais bien à quel relais j'éclaterai de chaud et donc où je laisserai mon kit hivernal..) Ben...ma doudoune à fait le sommet! Et je l'ais quitté seulement dans le crux de la voie car je savais que j'allais avoir quelques sueurs..
La voie est ludique, l'équipement est sommaire..quelques pitons, une plaquettes de temps à autres dans les dalles, 2 ou 3 pitons dans la longueur dure, le reste sur friend. Mais les relais sont bétons, nous passerons par là à la descente en rappels.
le rocher n'est pas des plus mauvais, un peu de mousse, d'herbes, de génépi et beaucoup de lichens à certains endroits..Bref une voie montagne satisfaisante tout de même.
Redescente dans le brouillard...puis les nuages et quelques rayons de soleil, mais pas d'Olan...
Je viens à l'instant de recevoir les photos de Joey, le guide américain avec qui j'avais fait le Rouget cet été. Revivre un moment fort, autant dans la grimpe que dans la beauté des lieux, à travers d'aussi belles photos c'est magique! Thank you very much Joey!
Du lundi 8 au jeudi 11 septembre 2008 Avec Martin B
Nous voilà partis pour 4 jours sous pression en plein milieu du Vercors. 3 jours de sélection sont au programme pour esperer décrocher le cézam, c'est à dire l'accès au cursus de formations pour devenir Accompagnateur En Montagne. Nous montons notre "camp de base" au camping de l'Oursière à Villard de Lans.
Lundi soir 137 candidats sont attendus, environ 130 se présenteront. Briefing sur le déroulement des épreuves surtout celles concernant le lendemain.
Mardi matin 6h30 "Martin j'ai froid...", "A bah moi j'ai faim..." Dans une température négative, un troupeau de frontales à moitié endormi attend l'entrée dans le parc fermé ou sera donné le départ... Pour cela il faut avant tout se faire peser sans le sac (c'est dur d'enlever la doudoune et le bonnet, qu'est ce qu'on ne ferait pas pour un petit gain de poids...) et avec le sac (il paraît bien lourd, et je n'ais pas encore ajouté mes 2 litres d'eau et mes vivres de course...) Unique départ donné à 7h, une grosse masse se lance pour le tour du Gerbier et des Deux Soeurs. Le temps imparti est de 6h. Nous en metterons 5h50...Certes en gérant les temps de pauses et de poinçonnage (plutôt rares), mais autant dire que cette épreuve de marche n'est pas du tout donné...D'autant plus que nous avons marché plutôt rapidement et même souvent courru...
Une fois arrivés au "rocher du coin" derrière la petite et grande moucherolle, l'épreuve de terrain varié nous attend.. Par chance, ils oublient de nous inscrire, et sans nous douter de rien nous voyons les candidats passer les uns après les autres. Mais quand un des membres du Jury demande si tout le monde est passé, c'est la panique pour une dizaine d'entre nous...Frayeur, mais gros temps de pause! Les parcours offrent quelques grimpettes et descente dans le pierrier qui ne sont pas pour nous déplaire.
Débriefing, consignes pour le lendemain, une trentaine de candidats en moins...
Mercredi Epreuve tant attendue et aussi tant redoutée par beaucoup, l'épreuve de CO (Course d'Orientation) S'effectuant sur le plateau de Presles (peut être un signe!), 5 balises à trouver en 2h57, en solitaire, 10 parcours différents (seulement 1 à réaliser). Une grosse panique aux abords de la 3ème balise pour moi et de la 1ère pour Martin. Quand on commence à rentrer dans le cercle douteux, on tire pleins d'azimuts à pleins d'endroits, on compte les pas, on retourne en arrière...toujours pas de balise...bon faut se calmer, je m'assoie sur un cailloux et essaye de faire une lecture de carte hyper fine. C'est un peu comme un puzzle, la balise notée sur la carte étant la pièce à remettre en grandeur nature. Et là je m'aperçois que l'intersection à laquelle je pensais être n'en est pas une..C'est un sentier et une limitation de forêt domaniale...Je retombe alors sur la balise 45 minute après mon arrivée dans le secteur...Le temps que j'avais gagné aux deux premières balises vient de s'envoler...Je repars encore en courant vers la 4ème et 5ème puis l'arrivée.
Le bilan est mitigé autant pour moi que pour Martin. Nous avons bien poinçonné 5 balises, sommes rentrés avant le temps imparti, oui mais voilà des balises ont été placées à 150m environ l'une de l'autre...Donc on doute un peu.. Le verdict tombe à 18h, sur les 98 candidats présent pour la CO, 47 sont encore en course...Et le souci c'est que Martin fait partie de la moitié qui a été ejectée..L'aventure à deux s'arrete...
Jeudi Il faut encore que je passe l'entretien, et ce n'est pas gagné..D'ailleurs les deux jury ne me mettent pas trop à l'aise..Mais c'est le jeu...
Voilà j'ai survécu au proba, maintenant les résultats définitifs seront la semaine prochaine... Une semaine riche en expérience, en atmosphère "compétition" (c'était un peu du "koh lantha", chaque soir des éliminés en détresse psychique, dur à vivre autant pour eux que pour ceux qui restent...
Encore une journée bien remplie...Nous décollons de la Bérarde à 5h45, destination le Pic Nord des Cavales. Nous voulons réaliser "action directe" (ED-, 400m).
Je me laisse guider par Sonia qui arpente ses terres. La cadence est rythmée, Sonia annonce un ralentissement. Mais ma "conscience physique" enregistre plutôt une augmentation de la fréquence des pas...Alors pour pallier ma dette d'oxygène j'adopte la stratégie classique: "Sonia je vais prendre une photo du Rateau", "euh Sonia ça démarre où diable au corps?". Petites pauses en petites pauses j'arrive à reprendre mon souffle!
Nous sommes au pied de la voie, les premiers mots qui me viennent sont: "c'est dalleux!"
Une cordée gagne le pied de la voie, nous sommes au pied de la longueur d'artif. Je laisse mon cerveau au relais et clip le spit en me tirant à la dégaine, pause une pédale et répète l'opération plusieurs fois..C'est ludique, mais ça va un moment...
La suite offre une grimpe vraiment exceptionnelle, des beaux pas de dalle, quelques surplombs, une traversée mythique et bien entendu un rocher méga bon!
Les dernières longueurs en V/V+ finissent de nous achever, mais nous nous redressons au sommet ravis de cette grimpe en face sud des Cavales.
Les rappels se passent bien, avec quelques palpitations des plus communes en tirant les rappels et surtout en fixant l'écaille parfaite qui pourrait coincer net la corde..
Au final une belle course "à la journée" avec un temps superbe et une vue imprenable sur la Meije et tous les Ecrins.
Jeudi 28 aout 2008 With Joey (guide américain), Victor et Nicolas (partis du Soreiller)
Voilà une bonne journée bien rentable! Je décolle de Gre à 4h30 et rejoinds Joey aux étages. Nous faisons la longue marche d'approche du Rouget en 2h30. Il est 9h nous sommes au pied de la voie "le trésor de Rackam le Rouget" (ED-, 450m). Cette face du Rouget est impressionante. Les "french free climbers" sont déjà dans la voie. Les premières longueurs sont exceptionnelles, elles offrent de très belles gestuelles! Traversées, surplombs et surtout des beaux pas de dalle!
Outre l'escalade qui est un vrai trésor, le sommet du Rouget est recouvert d'un sable doré qui brille énormément. Je n'avais encore jamais vu ça..Par contre beaucoup de gens en ont chier pour arriver là, ça se sent...L'argent n'a pas d'odeur, mais l'or du Rouget oui...
Nous savourons tout de même la vue qui est grandiose! Je me lance dans un panorama interactif en anglais..."Olan's big north face and on the left it's les Rouies..." , un grand moment de solitude..
Vraiment à faire cette voie pour la beauté de la grimpe. Il faut démystifier le ED-, surtout pour Rackam où la cotation globale est discount. Même si toute fois ça grimpe tout au long de la voie.
13 rappels plus tard nous rejoignons notre moraine et notre très longue descente.
Joey near a cairn
It's nice!!
Joey is climbing
A lot of sloped!
Happy? Happy, happy when we'll arrive at the Etages!
Direction le Mont Aiguille pour la voie normale! Ce matin les nuages stagnent et ce n'est pas gagné...
Nous avons fait la voie entièrement en corde tendue...3 relais pour récupérer le matos. Un avant la traversée, le deuxième à la "salle à manger" et un 3ème avant le passage des meules. Nous avons mis environ 1h10 pour l'ascension. Alice a fait beaucoup de pauses pour attendre que la corde se tende, je n'arrivais vraiment pas à augmenter mon rythme..Future championne d'athlé? A non c'est vrai elle arrete les tours de stade pour se mettre à la grimpe! Va falloir que je m'entraine en corde tendue alors...
Arrivés au sommet c'est grand beau temps!! Mais nous n'avons pas de lunettes de soleil... Après une traditionelle pause au sommet, nous redescendons par la haut de la face Sud,l'arche puis les rappels. 1h45 après, nous sommes au pied du molosse.
Le retour en voiture est une lutte infernale contre l'endormissement...Surtout dans ces lignes droites...On a mis linkin park pour nous reveiller...
Dimanche 24 aout 2008 Avec Norbert, Thomas, Victor.
RDV à la cabane du vallon d'ânes samedi soir. Nous sommes seuls à occuper les lieux, 2 autres personnes privilégient le Bivouac au pied du Pic. Debout à 4h30, direction le sacré "pas du Follet"...Pente raide de type morainique en basket, de nuit avec un fort vent...ça commence bien... Au pied de la voie le jour se lève, et nous découvrons alors l'immense dièdre d'attaque. Le début est très physique avec de l'artif en guise d'échauffement! Puis la suite offre une très belle escalade sur du BON rocher (je ne comprends pas ceux qui dévalorisent ce magnifique rocher du Dévoluy...Le grand dièdre rampe en est la plus jolie preuve, mafoi...)
Dans la seconde partie, nous mettons de temps à autres des coups de turbo en corde tendue, et nous faisons jusqu'à 100 voire 150m non stop. Le rocher est effectivement douteux dans cette deuxième partie, mais il faut alors savoir choisir les prises et avoir une marge suffisante pour vraiment se régaler sur cette merveille de rocher. Nous avons fait tomber quasiment autant de matériel que de rocher, c'est pour dire..avec une dégaine gisant dans le pierrier je vous laisse imaginer le peu de rochers qui ont cédé sous nos mains..(je ne comprends toujours pas ceux qui qualifient le rocher "d'ignoble"...je crois que c'est plutot leur niveau de grimpe qui l'est..Je ne citerai pas de blog ni de continents internet...). Bref vous sentez peut être un zeste d'enervement dans mes propos, mais en tant que Sud isèrois, nous allons tout de même pas nous laisser cracher dessus! Bref la voie desmaison est vraiment à réaliser, le rocher est bon dans l'ensemble, et il faut néanmoins avoir un niveau 6a/b à vue, un sens de l'itinéraire, et des notions d'artif.
Nous avons mis 7h30 dans la voie, sommes redescendu par la combe de Bure (itinéraire évident) rappel de 25m et descente dans un joli canyon de rocher.
LE film du Pic de Bure sur mon espace facebook, je vous invite à vous inscrire pour voir en avant première "Pic de Bure, voie Desmaison" ;-p
Sur le tour des Annapurnas 
Le paradis Dévoluesque
Surplombs ou dalle? Ben allez dalle...
Merci à Seb pour les astuces artistiques!
Une forêt de surplombs, c'est par où??
Joey near a cairn
Joey is climbing
Happy? Happy, happy when we'll arrive at the Etages!
Ambiance!
Gaz aux étages...
